Actu Paru des Jeunes Chercheurs associés au LaSSP

Nouvelles publications pour Mathieu Aguilera, Matthieu Ansaloni & Jonathan Barbier

Cette semaine nous vous proposons une actualité publication de trois jeunes chercheurs associés au LaSSP : Mathieu Aguilera, Matthieu Ansaloni et Jonathan Barbier

Les alcaldes de barrio de Madrid (1834-1840) : une police urbaine de voisinage « entre ancien et nouveau régime »

Mathieu Aguilera,Nuevo Mundo Mundos Nuevos [En ligne], Débats, mis en ligne le 06 juin 2017,
URL : http://nuevomundo.revues.org/70591

Résumé :
Le démantèlement progressif des institutions d’Ancien Régime entrepris par les libéraux à l’issue de la seconde restauration absolutiste – et de la Sala de Alcaldes de Casa y Corte en particulier – ne modifie pas immédiatement les attributions de police des alcaldes de barrio de la capitale. Ces notables de quartier investis par la corporation municipale pour de multiples tâches administratives, de régulation sociale et de surveillance, offrent un observatoire des mutations de l’ordre juridictionnel à l’heure des premières réformes de l’administration de la justice en 1835. Ces agents de quartier ont pu constituer un relais privilégié de la municipalité et des gouvernements, au plus proche des habitants.


« L’ingénieur, les capitaines et les planteurs.Le recensement de la Siempre Fiel Isla de Cuba (1825-1842) : entre savoirs locaux et préoccupations impériales »

Mathieu Aguilera , Histoire & mesure [En ligne], XXXII-1 | 2017 , Le chiffre et la carte. Pratiques statistiques et cartographiques en Amérique latine (xviiie-xxe siècles), © Éditions de l’EHESS
URL : http://histoiremesure.revues.org/5747

Résumé :
Le cas des Antilles espagnoles à l’heure de la redéfinition du pacte colonial entre métropole et outre-mer permet d’envisager les formes coloniales de la statistique démographique. Bien avant la tenue d’un recensement général de population en Péninsule en 1857 par l’État libéral espagnol, les colonies antillaises ont fait l’objet d’une mise en carte et en chiffres précoce. Deux opérations de dénombrement des habitants de la Siempre Fiel Isla de Cuba sont réalisées en 1827 et en 1841. L’article analyse les pratiques d’enquête et de catégorisation mobilisées par les autorités coloniales sous le contrôle de l’armée pour produire une information de nature démographique, en relation avec les réformes territoriales successives de l’administration coloniale, et la consolidation du district (partido). L’enjeu qui pèse sur la production et le contrôle des « chiffres de la couleur » officiels est grand à l’apogée de la traite clandestine, et alors que plane encore le « spectre d’Haïti », largement instrumentalisé par les autorités péninsulaires pour justifier leur domination auprès de l’élite créole.

Mathieu Aguilera
Mathieu Aguilera est agrégé d’Histoire (2009), diplômé de Sciences Po Paris (2007) et de l’Université Paris I – Sorbonne (2010), ancien membre de la Casa de Velázquez de Madrid (2013-2015), Mathieu Aguilera est ATER en Histoire contemporaine à l’IEP de Toulouse (2015-2017).

Une imagination républicaine, François-Vincent Raspail (1794-1878)

Jonathan BARBIER – Ludovic FROBERT (dir.), actes du colloque Une imagination républicaine. François-Vincent Raspail (1794-1878) aux Presses universitaires de Franche-Comté, Collection Les cahiers de la MSHE Ledoux, Archives de l’imaginaire social

Résumé :
Longtemps décrite comme de simple vulgarisation, l’œuvre de François-Vincent Raspail (1794-1878) mérite aujourd’hui un nouvel examen. Il doit être conduit en portant attention à la multiplicité des expressions de cette œuvre – chimie, économie, médecine, agronomie, météorologie, pensée politique et sociale – ; et en tentant d’en signaler la portée créative ainsi que sa volonté d’en diffuser les lumières au plus grand nombre afin de lui permettre de participer aux progrès en cours. Il s’agit aussi de mettre en exergue le développement de cette réflexion avec une inscription souvent décisive de Raspail dans les événements de son temps, de la révolution de 1830 jusqu’à la Troisième République.

-* Jonathan BARBIER (dir.)
Jonathan Barbier est docteur en histoire (Université d’Avignon/Centre Norbert Elias) et ATER à l’IEP de Toulouse (membre associé au LaSSP).

Le marché comme forme de régulation politique

Matthieu Ansaloni avec Pascale Trompette & Pierre-Paul Zalio, Revue française de sociologie 2017/3 (Vol. 58). 184 pages. Page 359 à 374
Lien : <https://www.cairn.info/revue-franca...>

Résumé :
Instruments économiques, mécanismes de marché, market-based solutions : les dispositifs marchands sont investis d’une visée instrumentale dans l’exercice de la régulation politique. Nous proposons d’interroger cette pragmatique du marché au cœur de l’action publique en nous intéressant au travail d’anticipation, d’instrumentation et de pilotage des comportements marchands déployés par les acteurs qui la portent. On appréhende la conception de ces dispositifs marchands à partir des espaces de définition et de négociation collectives impliquant un large éventail d’acteurs – scientifiques, industriels, consultants, experts, groupes d’intérêts – et mobilisant diverses formes de connaissances et d’anticipations. L’ingénierie des marchés conduit à une diversité d’arrangements institutionnels, constamment traversés par la tension entre orientation stratégique et ajustements des conduites économiques.