BERNARD-ROIGT Martine

Martine Bernard-Roigt a soutenu sa thèse le mercredi 10 octobre 2018, à l’Institut Sciences Politiques :

La fabrique des territoires productifs. Le cas du SPL (Système productif local) de la Mecanic Vallée

Thèse dirigée par Olivier PHILIPPE

Le jury présidé par Sophie BEROUD (Université Lumière Lyon 2) lui a décerné le grade de Docteure avec la mention Très Honorable

Les autres membres du jury étaient
Mme Anne France TAICLET , Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
M. Jérôme VICENTE, COMUE Université Fédérale Toulouse Midi Pyrénées
M. Cécile CRESPY, IEP Toulouse
M. Alain FAURE, CNRS UMR PACTE Grenoble (Rapporteur)
Mme Françoise PIOTET , Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (Rapporteure)

Résumé :
Cette thèse analyse les liens entre des acteurs et le territoire de la Mecanic Vallée. Ce territoire s’est développé à la faveur de la politique des Systèmes Productifs Locaux de la DATAR à la fin des années 90 soutenue par les politiques publiques d’incitation et d’aide au développement local mise en place par l’Etat à partir des années 80 et dans le contexte institutionnel de la décentralisation. Le territoire est situé sur un périmètre restreint à cheval sur trois départements (Lot, Aveyron, Corrèze). Les acteurs auxquels la thèse s’intéresse sont ceux qui ont contribué à la création du SPL Mecanic Vallée (élus, industriels,) ainsi que ceux qui ont fait irruption dans l’arène politique locale (syndicalistes CGT du territoire). La thèse analyse dans un premier temps comment s’est fabriqué le territoire Mecanic Vallée au prisme des transformations de l’action publique. A partir d’une mise en perspective historique elle met en évidence l’évolution des politiques publiques d’aménagement du territoire au centre desquelles l’industrie joue un rôle structurant et elle analyse les effets de la territorialisation de l’économie et de l’Etat qui ont rendu possible la création de cette nouvelle configuration productive sur des territoires ruraux porteurs de handicaps, peu industrialisés ou marqués par des crises industrielles importantes et une histoire sociale forte. Cette approche nous permet d’examiner la mise en œuvre d’une politique publique, par le bas et de mettre en évidence le rôle des acteurs de terrain et du leadership politique local. La thèse s’appuie sur les travaux de la sociologie de l’action et des politiques publiques. Elle privilégie ensuite une approche par les acteurs et se focalise sur la manière dont les syndicalistes CGT des entreprises de la métallurgie de la Mecanic Vallée abordent cette nouvelle réalité économique et sociale qui s’impose désormais sur le territoire. Constitue-elle un changement de la réalité sociale et des rapports sociaux en devenir ? L’analyse de cette nouvelle configuration productive et les pratiques syndicales en action permet de mettre en évidence les ressorts, les solutions d’une tentative de construire une réponse syndicale appropriée à une nouvelle réalité mais aussi les obstacles et les limites de cette démarche. Nous interrogeons le rôle et les motivations des syndicalistes CGT dans cet espace à travers leurs trajectoires personnelles et militantes. La thèse examine enfin comment leur démarche met à l’épreuve la confédération dans la façon dont elle aborde au cours de son histoire les enjeux de la territorialisation de l’économie et de l’Etat.