BOURAD Aïcha

« Le charisme prophétique en politique. Entre enchantement stratégique et stratégie de l’enchantement. Le cas de la candidature de José Bové à l’élection présidentielle de 2007. »

Thèse sous la direction d’Eric Darras

Aïcha Bourad a soutenu sa thèse de doctorat en science politique sous la direction d’Eric Darras, intitulée

Le charisme prophétique en politique.
Entre enchantement stratégique et stratégie de l’enchantement.
Le cas de la candidature de José Bové à l’élection présidentielle de 2007

Le vendredi 16 mai à 14h en salle du Conseil à l’IEP

Aïcha Bourad a obtenu le grade de docteur, mention très honorable avec les félicitations du jury décernées à l’unanimité et proposition pour l’obtention d’un prix de thèse.

Le jury était composé de

  • M. Éric DARRAS, professeur des Universités en science politique, Institut d’Etudes Politiques de Toulouse (directeur)
  • M. Bernard PUDAL, Professeur des Universités en science politique, Paris Ouest Nanterre-La Défense (Président du Jury)
  • M. Antoine ROGER, Professeur des Universités en science politique, Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux (rapporteur)
  • Mme Isabelle SOMMIER, Professeure des Universités en sociologie, Université Paris I Panthéon-Sorbonne (rapporteure)
  • Mme Delphine DULONG, maître de conférences en science politique, HDR, Université Paris I Panthéon-Sorbonne
  • M. Olivier BAISNÉE, maître de conférences en science politique, Institut d’Etudes Politiques de Toulouse

Résumé de la thèse : 150 ans après la naissance de Max Weber, cette thèse revient sur l’actualité sociologique du concept de domination charismatique en l’interrogeant au travers de la candidature de José Bové lors de l’élection présidentielle française de 2007. Plutôt que de les opposer, la dimension enchantée du charisme wébérien et son interprétation stratégique sont mobilisées de concert. L’ambition reste de comprendre et d’expliquer les conditions sociales de possibilité et de réception de cette candidature atypique, d’appréhender ce phénomène en retraçant, par une biographie sociologique de José Bové les conditions d’actualisation d’un leadership dans les configurations successives du champ politique comme dans l’ensemble des cercles concentriques qui l’entourent dont une « communauté émotionnelle » hétéroclite. Puis la question de l’anormalité supposée de cette candidature « hors partis » est interrogée au travers de l’analyse des profils des militants engagés et des pratiques militantes observées, à l’aune des travaux existants sur l’engagement militant dans les partis politiques comme dans les mouvements sociaux. L’enquête lie les données quantitatives d’un questionnaire avec 30 entretiens de militants dont certains ont été revus régulièrement pour analyser l’évolution de l’engagement sur le temps long (2007-2011) ; s’ajoute un travail d’analyse des archives audio-visuelles et de presse écrite ainsi qu’un corpus de mails et de pages web qui viennent étoffer les observations participantes réalisées durant 5 années ainsi que deux entretiens avec le candidat. Cette étude de terrain permet à la fois d’actualiser la sociologie politique de l’engagement et du militantisme par l’hybridité des pratiques, politique et mouvementiste, qui s’y déploient et d’interroger l’évolution du champ politique de la gauche de gauche en France en questionnant l’apparente autonomisation des mouvements sociaux vis-à-vis du champ politique.