CORPO - Corps et Pouvoirs.

Financement : “MSHS”-T Programmes 2015

Début : 02/2015
Durée : 20 mois
Coordination  : Eric Darras (LaSSP ea 4175 - Sciences Po Toulouse)

Partenaires / Equipes :
GARCIA Marie-Carmen (SOI EA 4561 Université Paul Sabatier UPS)
ALBERT Jean-Pierre (LISST- UMR 5193 - Université Jean Jaurès)
ARIBAUD Christine (FRAMESPA « France Méridionale et Espagne » UMR 5136 - Université Jean Jaurès)
MEMMI Dominique (« Cultures et Sociétés Urbaines » UMR 7217 - Univ. Paris 8)

Présentation

Ce projet a pour objectif de renforcer et de dynamiser le réseau de recherche et de travail sur les questions du corps en sciences sociales abordées dans une perspective de réflexion sur le pouvoir, par la mise en place de trois ateliers de travail qui permettront de réaliser une première publication comme fondation et support prospectif pour de futur projets sur cette thématique.

Mauss explique que le corps est mis en forme, de l’extérieur, par le « social » (les techniques du corps). Bourdieu radicalise la proposition et le social se fait corps. S’ouvre alors tout un champ de recherches visant à analyser les modalités par lesquelles le « social » devient corps « culture devenue nature ». Les usages sociaux du corps supportent toujours des enjeux de pouvoirs (Boltanski). Du droit du souverain d’exposer la vie de ses sujets au faire vivre et laisser mourir (Memmi) les rapports de pouvoir passent à l’intérieur des corps, « le corps est dans le monde social, mais le monde social est dans le corps » (Bourdieu, 1982). La femme, le soldat, le citoyen se fabriquent, au profit de la majoration des aptitudes (Foucault 1977).

Si l’objet corps est le lieu et l’enjeu d’une lutte entre sociologie, biologie et psychologie, il divise aussi les sociologues entre eux. L’hybridation de certaines branches de la biologie, de l’économie et de la psychologie autorise aujourd’hui une régression essentialiste digne de Lavater ; une sociologie mondaine et médiatique s’est développée autour de questions notamment sexuelles, tandis que les avancées s’effectuaient du côté de travaux plus confidentiels mais plus rigoureux dans le prolongement des anthropologues et historiens, mais aussi des sociologues de la santé et du sport (Schmitt, Roche, Vigarello, Godelier, Defrance, Pocciello, Clément, Suaud…). Travailler en sociologue sur les rapports entre corps et dominations, c’est revenir à un sain matérialisme, pour une histoire (et une sociologie) des choses banales (D. Roche), une attention au détail qui ne doit pourtant pas sacrifier à l’ambition théorique.