Repenser l’international(isme) : variations sur les travaux de Guillaume Devin

Revue Études Internationales Vol.53 n°2 co dirigé par Simon TORDJMAN


Repenser l’international(isme) : variations sur les travaux de Guillaume Devin Revue Études Internationales Vol. 53. Numéro 2 (2022) dirigé par Frédéric Ramel et Simon Tordjman

Dans ce numéro :

  • Simon Tordjman avec Auriane Guilbaud, Morgan Larhant, Mathilde Leloup et Sarah Tanke
    Le mutilatéralisme en mouvements
    Études internationales, Volume 53, numéro 2, été 2022
    pp. 161-183

Les organisations internationales s’imposent depuis 1945 comme des arènes incontournables des politiques étrangères. Pour autant, en dépit d’une intensification de l’activité éditoriale dans l’immédiat post-guerre froide, le multilatéralisme ne constitue au début des années 2000 qu’un domaine résiduel des études internationales francophones. Aborder les organisations internationales comme une « forme majeure de l’action internationale » et s’attacher à en accroître l’intelligibilité supposent de rompre avec une lecture de l’international encore dominée par le jeu de la puissance et la volonté de domination. Cette entreprise intellectuelle – qui prit rapidement des dimensions collectives (co-écriture et co-direction d’ouvrages, directions de mémoires de Master et de thèses de doctorats, création et animation du Groupe de Recherche sur l’Action Multilatérale [gram]) – est également une réhabilitation de la solidarité et de la coopération comme clés de lecture du jeu politique international. Plutôt que la permanence, il s’agit, chez Guillaume Devin, de privilégier l’étude des marges de manœuvre, des jeux d’acteurs, et du changement de ces institutions en même temps que d’instaurer une lecture large de leur fonctionnalité.

Notice

Dès la seconde moitié du vingtième siècle, l’expansion des organisations internationales (OI) s’accompagne d’appels à en résorber la complexité pour en accroître la lisibilité et l’efficacité. Régulièrement rappelée par les États-membres et les fonctionnaires internationaux, la réduction des doublons et des concurrences intra et inter-organisationnels constituerait une condition indispensable à la revitalisation du multilatéralisme et un objectif consensuel des réformes qui le travaillent. Considérant ces imbrications au-delà de leurs seules dimensions institutionnelles, et en s’appuyant sur trois cas d’études (Groupe d’Action Financière [GAFI], OCDE, Nations unies), l’article propose un renversement de perspective en saisissant les articulations entre différents espaces sociaux et registres d’action comme un élément structurant de production du multilatéralisme. Loin d’éroder leur pouvoir normatif, ces relations et les arrangements auxquels elles donnent lieu au sein de nombreuses OI leur fournissent en retour des ressources importantes pour affirmer leur propre autorité et légitimité.

Notice

Lien vers le sommaire complet du numéro https://www.erudit.org/fr/revues/ei...