"L’art de la fugue : les droits des femmes à l’Assemblée générale de l’ONU", un article signé Simon Tordjman pour la Revue Critique internationale Vol 76, No. 3, La (dé)politisation des organisations internationales, (Presses de Sciences Po,Paris, 2017)
Résumé : Depuis 1946, date du vote unanime de la première résolution sur « les droits politiques de la femme », la question des droits des femmes s’est maintenue quasiment sans interruption à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies. Jusqu’en 2016, elle a donné lieu à l’adoption régulière et largement consensuelle de près de 350 résolutions. Cette banalisation permet-elle pour autant d’établir la dépolitisation de cet organe principal de l’Organisation ? Assiste-t-on à la limitation de son « pouvoir de débattre » au profit d’une fonction essentiellement procédurale, limitée à la reconnaissance et à la validation de principes préalablement débattus dans d’autres espaces ? L’apparente neutralisation de l’Assemblée générale n’est pas pour autant synonyme d’évacuation de toute dimension politique. À rebours de l’idée selon laquelle la politisation de l’Assemblée générale se réduit essentiellement aux clivages qui s’y donnent publiquement à voir, cette analyse entend montrer que ladite politisation s’y déploie également « par décentrement », selon des registres spécifiques, dans le cadre et en relation avec d’autres espaces institutionnels (conférences mondiales, ECOSOC, Conseil de sécurité).
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