Mis en place à la fin de l’année 2018, l’Axe Connexions, circulations, croisements se définit moins par une série d’objets que par un questionnement commun appliqué à des terrains et des périodes variés. Le point de vue problématique travaillé dans l’axe 3 est celui des croisements et des circulations entre espaces participant de la production des ordres sociaux et politiques.
Les croisements et les circulations dont il est ici question concernent d’abord les échelles d’analyses (locales, nationales, transnationales et internationales) et les scènes sociales afférentes. De façon complémentaire, la focale porte aussi sur les relations entre les espaces sociaux et sur les connexions (voire les hybridations) entre les dynamiques sociales sectorielles (politiques, juridiques, journalistiques, économiques, syndicales, militaires, confessionnelles, etc.).
Cet axe se veut enfin le lieu d’une articulation et d’un croisement interdisciplinaire. Prenant acte du caractère souvent artificiel des clivages séparant leurs diverses sous-disciplines, ainsi que la fécondité des démarches qui entreprennent de les décloisonner, les chercheurs rassemblés dans cet axe entendent dépasser la question des objets – considérés telles des chasse-gardées disciplinaires – pour investir des problématiques de recherche communes susceptibles d’éclairer de façon autrement plus novatrice les processus analysés et de dessiner des programmes de recherche comparatifs.
· Opération de recherche n°1 : “Les transformations de l’action publique à l’aune du multilatéralisme.”
Les relations internationales et l’analyse de l’action publique constituent deux entrées classiquement utilisées pour étudier la transnationalisation et / ou la mondialisation de l’action publique et le rôle spécifique des institutions internationales dans la gouvernance mondiale. Cependant, les fondements épistémologiques, les perspectives théoriques et les approches méthodologiques articulées par les deux littératures sont rarement discutées simultanément.
Cette opération de recherche vise à permettre une telle discussion critique en développant une lecture interdisciplinaire sur les rôles, les ressources et les pratiques des organisations internationales (OI) au regard de la production et de la mise en œuvre de l’action publique. L’objectif est alors double : en développant de nouveaux angles de recherche à l’interface de la sociologie, des relations internationales et des politiques publiques, il s’agit d’une part d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion dans l’analyse des institutions multilatérales et d’autre part, de repenser les processus d’élaboration des politiques publiques à l’aune de leur transnationalisation.
· Opération de recherche n°2 : “Sociologie relationnelle des régimes politiques.”
Cette opération vise à rompre avec une démarche classificatoire classique dans l’étude des régimes politiques, tendant à isoler des types de régimes unitaires, homogènes et univoques dont la validité s’étendrait de façon continue sur un territoire national et pendant une période donnée. L’opération de recherche privilégie donc un point de vue relationnel, attentif aux modalités de production, de pérennisation, de contestation et de transformation de formes, de rapports et de modalités d’exercice de la domination en se donnant des interactions sociales comme objet d’analyse.
· Opération de recherche n° 3 : “Sociologie du champ journalistique.”
Cette opération donne lieu à trois thématiques de recherches consacrées aux relations entre le champ journalistique et d’autres espaces sociaux :
· Opération de recherche n°4 : “Les droits culturels dans le monde.”
Cette opération vise à engager une réflexion internationale sur les lieux communautaires, en testant l’hypothèse selon laquelle les Droits culturels participent d’une stratégie de « réappropriation » de la culture et plus généralement de l’ouverture d’espaces libérés de l’emprise du marché et de l’Etat, qui permettraient à tout un chacun d’accéder et de participer librement à la vie culturelle, à travers les activités de son choix.