Ce que restituer veut dire. Engagements et distanciations en immersion collective. par Olivier Baisnée (LaSSP, Sciences Po Toulouse), Éric Darras (LaSSP, Sciences Po Toulouse), Alexandra Oeser (ISP, CNRS) et Audrey Rouger (Ancienne doctorante au CHERPA - Sciences Po Aix)
Contribution à l’ouvrage collectif :
En immersion. Pratiques intensives du terrain en journalisme, littérature et sciences sociales dirigé par Erik Neveu (Auteur) Pierre Leroux (Auteur) (25 mai 2017, Presses Universitaires Rennes Collection Res Publica)
Présentation :
L’« immersion », comme entreprise d’insertion - dans un milieu, un terrain, un groupe - qui suppose partage d’expérience et présence prolongée, empathie et peut-être rêve de « devenir indigène » est une geste fondateur de nombreuses pratiques de mise en intelligibilité du monde. On la rencontre en journalisme. Elle est le fait d’écrivains. Elle est, bien sûr, le socle de l’ethnographie mais aussi l’outil de recherches en maintes disciplines. Or pour avoir suscité nombre de réflexions, cette pratique avait donné lieu à peu de synthèses, moins encore à une prise en compte de la diversité de ses usagers. C’est cette lacune que veut combler ce recueil. Il le fait via cinq questions. D’où vient la pratique de l’immersion ? Comment pareilles expériences affectent-elles l’observateur ? Que peut-on ainsi voir de plus, de mieux ? Et si la démarche est génératrice d’un plus d’intelligibilité de quel prix, de quelles tensions avec le terrain ou une éthique professionnelle ces gains peuvent-ils se payer ? Comment enfin restituer l’immersion... tant en termes de respect de ceux et celles qu’on a côtoyé que de modes d’écriture propices à en communiquer l’expérience, les affects ?