L’article de Flora Bajard, L’invention de la céramique d’art. Contribution à la sociologie de la construction des groupes professionnels, publé dans la Revue Sociologie du Travail Volume 57, Issue 3, July–September 2015, Pages 299–321 a reçu le Prix du Jeune Auteur 2014
Lire l’article en ligne sur le site de Science Direct : http://www.sciencedirect.com/scienc...
Résumé
L’émergence du groupe professionnel des céramistes d’art au xxe siècle ne procède pas de l’existence d’un cœur originel d’acteurs ayant intentionnellement constitué un noyau de normes professionnelles établies et codifiées. L’article montre la constitution d’un groupe par coalescence — c’est-à-dire par la réunion d’éléments voisins, mais disjoints. Il combine différents niveaux d’analyse, du sectoriel (figures marquantes de la céramique ; évolutions techniques) au structurel (mai 1968 et mouvement de néo-ruralité ; transformations économiques du secteur agricole), pour retracer un processus au cours duquel la formalisation des normes professionnelles intervient postérieurement à l’apparition des pratiques. Une première partie expose la manière dont des individus appartenant à la génération des « fondateurs » du métier ont fait émerger de nouvelles pratiques à partir des années 1940, par des logiques successives de spécialisation, d’amalgame dans la division du travail et de transmutation de pratiques professionnelles antérieures. Une seconde partie analyse le processus de « mise en commun des singularités » effectué par la seconde génération de céramistes, celle des « bâtisseurs » du métier, qui ont codifié et constitué un corpus de normes partagées. Près de trente ans après l’apparition des premiers céramistes d’art se forme ainsi un capital spécifique au groupe, c’est-à-dire le cœur de cette entité.
Mots clés
Groupe professionnel ; Coalescence ; Céramistes d’art ; Professionnalisation ; Normes ; Métier ; Division du travail