Parution du vol. 29 de Revue internationale de politique comparée 2022/1
Dossier : Circulation internationale et évolution des modèles nationaux d’enseignement supérieur et de recherche
Co-dirigé par Cécile Crespy (LaSSP) et Jean-Philippe Leresche
Quand la comparaison permet de revisiter la question des modèles académiques nationaux – Avant-Propos
Cécile Crespy, Jean-Philippe Leresche
Page 7 à 21
Revue internationale de politique comparée 2022/1 (Vol. 29)
Résumé : Cette introduction vise à esquisser la contribution du dossier thématique aux débats sur l’internationalisation des politiques d’enseignement supérieur et de recherche, en questionnant en quoi les réformes entreprises et/ou la conduite de l’action publique, dans différents pays, sont redevables de la circulation d’idées, de dispositifs ou de modèles internationaux. Pour ce faire, l’introduction revient sur la manière dont la littérature permet de problématiser ces circulations, les groupes d’acteurs qui s’en saisissent, les espaces privilégiés et d’appréhender ce qui se joue en termes d’appropriation ou de résistance. Les contributions rassemblées privilégient des enquêtes empiriques et comparatives, entre projets, pays, territoires infra-étatiques mais aussi entre zones d’intégration régionale, en considérant, non seulement l’espace européen mais aussi l’Amérique du Sud. Si les organisations internationales sont des vecteurs de ces circulations, les échanges bilatéraux sont aussi manifestes et montrent la diversité des univers de référence, loin de l’imposition d’un modèle unique et de l’hypothèse d’une convergence internationale. À travers les articles mobilisés, le dossier montre de la différenciation, mais peut-être surtout une politisation de ces politiques.
Dans ce numéro également un article de Teele Tõnismann :
Possibilities and limits in the appropriation of neoliberal research funding models : Social Sciences and Humanities funding in the Baltics
Teele Tõnismann
Pages 127 à 150
Revue internationale de politique comparée 2022/1 (Vol. 29)
Résumé : Possibilités et limites dans l’appropriation des modèles néolibéraux de financement de la recherche : le financement des sciences humaines et sociales dans les pays baltes
L’article analyse la circulation internationale des dispositifs de financement compétitifs à travers l’exemple de financements des sciences sociales et humaines dans trois pays postcommunistes - Estonie, Lettonie et Lituanie – de 1989 à 2015. En étudiant l’usage des instruments de financement sur projet par les acteurs nationaux de la réforme en collaboration avec d’autres dispositifs de financement public, l’article montre que les modes de financement (projets vs financements récurrents), ainsi que les orientations (international vs national), ont émergé davantage des luttes de pouvoir que de modèles de financement préexistants. Ainsi, des changements substantiels dans les politiques publiques n’ont eu lieu que lorsqu’ils étaient menés par les groupes d’acteurs ayant acquis précédemment une socialisation internationale. En outre, non seulement l’Union européenne, mais aussi d’autres pays tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, le Danemark et la Finlande ont été déterminants dans ce processus.