Retrouvez les Chercheuses et Chercheurs du LaSSP au Festival l’Histoire à Venir Edition #2 Humain - Non Humain - 17 au 20 mai 2018

Voici tous les rendez-vous où vous pourrez retrouver les chercheuses et chercheurs de Sciences Po Toulouse / LaSSP

Et si vous ne pouvez vous déplacer des retransmissions, ITW et podcasts seront écoutables sur Radio Radio et France Culture + La Fabrique de l’Histoire

Site de la manifestation

  • Vendredi 18 mai 2018

→ La mort réincarnée : objets mortuaires et figures funéraires
Labo d’histoire, modération Isabelle Lacoue-Labarthe, avec Jonathan Barbier, Bruno Bertherat, Delphine Espagno-Abadie

Depuis les travaux pionniers des historiens Michel Vovelle et Philippe Ariès, nous savons que les individus n’ont pas toujours eu le même rapport à la mort au fil du temps. L’objet funéraire est un révélateur de ces changements de perception, et il a cette particularité d’être à la frontière de l’humain et du non-humain. Ainsi, un masque mortuaire porte les dernières traces d’humanité du défunt et peut déjà s’envisager comme un objet d’art. Cette ambiguïté a été à l’origine de débats récents, par exemple dans les musées où sont exposés des restes humains (restitution des têtes maories à la Nouvelle-Zélande). Le statut éthique, artistique et juridique de tels objets mérite d’être interrogé.

Sciences Po/Université Toulouse-Capitole, vendredi 18 mai, de 13h30 à 15h

→ Mai 68 à Toulouse
Labo d’histoire, organisé en collaboration avec la délégation INA Pyrénées, avec Éric Darras, Robert Marconis et Colette Zytnicki

En mai 1968, les équipes de l’ORTF de Toulouse filment pour le journal télévisé local les événements se déroulant en Midi-Pyrénées : grèves, manifestations, occupations d’usines, mouvements étudiants, ouvriers, mais aussi paysans. Ces archives audiovisuelles sont conservées par la délégation INA Pyrénées. Une sélection de ces images sera projetée et commentée, pour reconstituer ce que fut Mai 68 à Toulouse.

Cinémathèque, vendredi 18 mai, de 17h à 18h30

  • Samedi 19 mai 2018

→ Féminismes du XXIe siècle : faut-il déconstruire le « Nous les femmes » des années 68 ?
Labo d’histoire, modération Isabelle Lacoue-Labarthe, avec Hourya Bentouhami et Michelle Zancarini Fournel

« Le féminisme est-il trop blanc ? » titrait le journal Libération le 22 septembre 2016. C’est cette question dont nous souhaitons débattre. Le « Nous les femmes » des années 68 est-il à rejeter ? Au XXIe siècle, des groupes de féministes noires racisées défendent leurs revendications spécifiques longtemps déniées et se distinguent des « féministes blanches historiques ». Pourtant, au cours de la décennie féministe, des groupes de femmes noires ont existé, des ouvrages ont été publiés, des meetings et des manifestations se sont tenus. Mais le plus souvent, leur histoire n’a pas été intégrée à l’histoire des féminismes englobés dans ce qu’on a appelé le MLF. Doit-on conserver une part de l’universalisme de « Nous les femmes » ? Telle est la question en débat.

Sciences Po/Université Toulouse-Capitole, samedi 19 mai, de 11h à 12h30

→ Le droit d’asile aujourd’hui. Rencontre avec Smaïn Laacher
Animée par Célia Keren et Laure Ortiz

En 1999, le Haut-Commissariat aux réfugiés proposait à Smaïn Laacher, sociologue connu pour ses travaux sur l’immigration et les déplacements de populations, d’être un de ses représentants auprès de ce qui deviendrait la Cour nationale du droit d’asile. De cette expérience, il a tiré un ouvrage, Croire à l’incroyable. Un sociologue à la Cour nationale du droit d’asile (Gallimard, 2018), dont il viendra ici discuter avec une juriste et une historienne. Le débat explorera notamment la question de l’engagement moral et éthique du chercheur.

Théâtre Garonne, Grande salle, samedi 19 mai, de 14h30 à 16h

→ Comment résister ? Rencontre avec James C. Scott
Animée par Eric Darras et Silyane Larcher

Professeur de science politique à Yale University (USA), invité à Sciences Po Toulouse en mai 2018, James C. Scott discutera avec le public de l’ensemble de son œuvre consacrée notamment aux capacités d’agir des dominés, en particulier en milieu paysan. De Zomia ou l’art de ne pas être gouverné (Seuil) à Against the Grain, à paraître en français en octobre 2018 (La Découverte), James C. Scott rend compte des modalités de la domination politique et économique, ainsi que des résistances par le bas qu’elles génèrent. Dans ses ouvrages, devenus des classiques, il développe une théorie des rapports de pouvoirs qui prolonge l’anthropologie politique de Pierre Bourdieu et Michel Foucault.

Théâtre Garonne, Grande salle, samedi 19 mai, de 17h à 18h30

→ La citoyenneté de l’eau
Labo d’histoire, modération Ariane Mathieu, avec Michèle Dagenais, Elsa Devienne, Saba Farès et Julien Weisbein

Eau douce ou eau salée, eau potable indispensable à la vie, mers et océans nécessaires à l’équilibre écologique de la planète : l’eau est l’une des ressources essentielles aux sociétés humaines. Les recherches récentes en histoire, archéologie et science politique montrent comment l’utilisation de l’eau et la protection du milieu naturel sont des éléments clés dans la construction de la citoyenneté. Car la gestion et la préservation de l’eau construisent l’humanité dans son rapport au politique.

Ombres blanches, Café côté cour, samedi 19 mai, de 17h à 18h30

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Programme Histoire A Venir 2018



Présentation

Éditorial
(source : site festival)

Après le succès de sa première édition au printemps dernier (8 000 participants), L’histoire à venir sera de retour à Toulouse du 17 au 20 mai 2018. La thématique de cette année, « Humain, non-humain », interrogera l’histoire des frontières de l’humain, en explorant les relations que les hommes ont entretenues hier et entretiennent aujourd’hui avec le « non-humain », réel ou imaginé : animaux, paysages et éléments « naturels », dieux, monstres, super-héros, fantômes, machines, robots, extra-terrestres, technologies…

Faire l’histoire de la manière dont les sociétés ont défini l’humain, c’est comprendre comment nous concevons la spécificité de ce que nous sommes, et comment nous transformons les relations avec ce que nous ne sommes pas. Les débats contemporains sur ce qui fonde notre commune humanité s’inscrivent dans une longue temporalité. C’est en en écrivant l’histoire que nous pourrons comprendre comment nous agissons sur ou avec tous ceux, non-humains, qui peuplent la planète à nos côtés, mais aussi appréhender la façon dont ces derniers agissent sur nous. La configuration actuelle des enjeux scientifiques, politiques et éthiques liés aux interactions entre les hommes, la nature, les animaux, les divinités ou encore les choses animées et inanimées est le fruit d’une histoire, qu’il faut aussi resituer d’un continent à un autre, en décentrant le regard. Autant de débats nécessaires pour envisager les défis à venir, autour du trans-humanisme ou de l’intelligence artificielle, et mesurer les choix auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés, si nous voulons préserver plutôt que détruire l’environnement et le monde dont nous avons hérité et que nous avons contribué à bâtir.

Nos deux thématiques pérennes, « Histoire et démocratie » et « Ecrire l’histoire », ainsi que des rencontres avec les auteurs des ouvrages qui ont marqué l’année éditoriale éclaireront les débats actuels en histoire et en sciences sociales, discussions essentielles pour s’armer intellectuellement et agir sur le monde qui nous entoure. Pendant quatre jours, de midi à minuit, des historiens, des philosophes, des chercheurs, des écrivains et des artistes viendront partager leurs idées et leurs recherches à travers conférences, ateliers, échanges et mises en récit originales et inventives. En venant à la rencontre de toutes et de tous, dans différents lieux de la ville, elles et ils feront de L’histoire à venir le creuset de nouvelles façons d’écrire l’histoire, pour que les possibles du passé régénèrent les possibles de nos avenirs.