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Soutenance de thèse : Cyriac Gousset, « Enfances déclassées. Les politiques de prise en charge des orphelins en France et leurs effets socialisateurs »

Publié le 23 septembre 2025 Mis à jour le 24 septembre 2025
Date(s)

le 26 septembre 2025

« Enfances déclassées. Les politiques de prise en charge des orphelins en France et leurs effets socialisateurs »
 

La soutenance aura lieu le vendredi 26 septembre 2025 à 14h à Sciences Po Toulouse, salle MB 401-403 (21 allées de Brienne, 31000 Toulouse).

Elle sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement convié-es. Afin d’en faciliter l’organisation, je vous remercie de m’informer à l’avance de votre venue (cyriac.gousset@gmail.com).

Composition du jury :

Muriel Darmon, Directrice de recherche, CNRS (rapportrice)

Anne-Cécile Douillet, Professeure des universités en science politique, Université de Lille (rapportrice)

Vincent Dubois, Professeur des universités en science politique, Sciences Po Strasbourg (examinateur)

Fanny Renard, Professeure des universités en sociologie, Université de Poitiers (examinatrice)

Éric Darras, Professeur des universités en science politique, Sciences Po Toulouse (co-directeur de thèse)

Jérémie Nollet, Maître de conférences en science politique, Sciences Po Toulouse (co-directeur de thèse)

Résumé de la thèse :

La thèse étudie la socialisation des orphelins qui sont placés en dehors de leur famille et ce qu’elle fait à leurs trajectoires sociales. L’originalité de ce travail tient à l’articulation entre sociologie de la socialisation et sociologie de l’action publique, tant la socialisation des orphelins est structurée par leur prise en charge institutionnelle. La thèse combine trois niveaux d’analyse pour opérationnaliser empiriquement la question théorique de la socialisation par l’action publique. Le premier temps de l’analyse décrit l’action publique à destination des orphelins et propose une sociologie relationnelle des institutions qui se mobilisent pour cette catégorie d’enfants. Ce champ de la prise en charge des orphelins contribue à produire et à différencier leurs trajectoires. La reconstitution de ce champ de l’action publique permet de fonder la comparaison entre deux institutions qui offrent un accueil prolongé et durable en dehors du cadre familial : Orphéopolis, qui accueille des orphelins de policiers, et les services de la Protection de l’enfance qui prennent en charge des orphelins en situation de danger. Le deuxième temps de l’analyse est consacré à ce que nous appelons le cadre socialisateur institutionnel des orphelins. Cette partie de la thèse étudie comment les travailleurs sociaux mettent en œuvre l’action publique de prise en charge des orphelins. Ces derniers réalisent un travail de socialisation, par lequel ils contribuent à façonner les habitus des orphelins dont ils ont la charge. Les travailleurs sociaux, par leur travail éducatif, contribuent à transmettre des capitaux culturel, économique et social aux orphelins qu’ils accompagnent, et à déterminer leurs futurs possibles et pensables. Le dernier temps de notre démonstration est consacré à l’analyse des effets socialisateurs de la prise en charge institutionnelle des orphelins et à la manière dont celle-ci contribue à façonner leurs habitus et leurs trajectoires sociales. Nous retraçons l’expérience pratique que font les orphelins du cadre socialisateur institutionnel pour saisir jusqu’à quel point il a pu constituer une matrice de socialisation. Les résultats présentés s’appuient sur différentes techniques d’enquêtes (statistiques, recours aux archives institutionnelles, observations répétées, entretiens semi-directifs) et des agents différenciés (responsables d’institutions, travailleurs sociaux, orphelins). L’ensemble de ces données nous permettent d’expliquer sociologiquement la production de cette enfance déclassée.

Mots-clés : Action publique ; Socialisation ; Orphelins ; Travail social ; Jeunesse ; Protection de l’enfance